Ouverture du procès de l'enlèvement du pasteur Raymond Koh en Malaisie

Ouverture du procès de l'enlèvement du pasteur Raymond Koh en Malaisie

"Je me sens justifiée que nous ayons pu aller jusqu'ici et que notre histoire soit entendue... Nous espérons que nous pourrons obtenir la justice que nous voulons."

Le 13 février 2017, en plein jour, un pasteur, Raymond Koh, était enlevé en pleine rue en Malaisie alors qu’il était seul au volant de sa voiture, par cinq hommes masqués qui auraient forcé l’arrêt de son véhicule avec trois véhicules de type SUV.

Son épouse, Susanna Liew Sow Yoke, dénonçait alors un enlèvement a été "professionnellement et habilement exécuté".

Aujourd'hui encore, on ne sait toujours rien de son sort ni de l'endroit où il pourrait se trouver. Mais Susanna estime que le gouvernement et la police sont complices.

La semaine dernière, le procès relatif à sa disparition a commencé. Lors des deux premiers jours, des témoins ont été entendus.

Un de ces témoins est Roeshan Celestine Gomez. Cet avocat se trouvait à proximité du lieu de l'enlèvement de Raymond Koh en février 2017.

"Alors que ma voiture sortait de Jalan Bahagia, j'ai vu une agitation devant nous. Il y avait environ quatre véhicules utilitaires sport (SUV) qui entouraient un Proton Waja argenté. Cinq hommes, qui étaient masqués et portaient des tenues militaires noires, semblaient tirer un homme de la Waja."

Son amie commence à filmer l'enlèvement avec son téléphone.

"Un homme est apparu devant ma voiture, l'air agité. Il lui a dit d'arrêter d'enregistrer et nous a fait signe de partir. Un autre homme s'est alors approché de ma voiture de façon vive. Il n'était pas armé et m'a dit de reculer ma voiture."

Une heure plus tard, l'avocat se rend à la police pour faire une déposition au sujet de cet enlèvement. Un policier identifié comme étant Ali Asra a enregistré sa déclaration.

"Alors qu'il prenait ma déposition, il a fait un commentaire selon lequel le modus operandi semblait être une opération de police, car il s'est déroulé en plein jour, avec un enregistrement vidéo, et l'ensemble de la configuration semblait être très professionnel."

"J'étais un peu soulagé que ce que j'ai vu puisse être une opération de police et non un véritable enlèvement", a déclaré Roeshan.

Le lendemain, Roeshan est retourné au commissariat à la demande d'Ali Asra.

"Nous avons également fait une reconstitution physique de la scène. J'ai demandé à Ali qui, selon lui, aurait pu enlever la victime. Il a répondu que cela pouvait être l'œuvre d'extrémistes religieux."

"Je me sens justifiée que nous ayons pu aller jusqu'ici et que notre histoire soit entendue... Nous espérons que nous pourrons obtenir la justice que nous voulons", a déclaré Susanna Koh à l'association Open Doors.

Son avocat, Datuk Gerald Gomez, affirme croire que, "tôt ou tard, la vérité éclatera d'une manière ou d'une autre".

"Même si Raymond est martyr il est avec Dieu et est dans un meilleur endroit. Mais s'il est toujours en vie, je veux faire tout ce que je peux pour le faire sortir. J'ai fait des rêves et je crois qu'un de ces jours bientôt, nous le reverrons."

La prochaine audience se tiendra le 20 juin prochain.

M.C.

Crédit image : Shutterstock/ Gumbao

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